A travers des changements progressifs et raisonnés des pratiques agricoles, accompagnés par une réduction graduelle des coûts en intrants et travail du sol, il devient rapidement évident que les pratiques agricoles régénératives permettent une meilleure rentabilité, grâce à l'amélioration simultanée de la santé des sols et de la résilience des agro-écosystèmes.
L'agriculture régénératrice restaure la fertilité naturelle des agroécosystèmes et capte plus de carbone qu'elle n'en émet. Elle produit des aliments denses en nutriments, de l'eau propre et une biodiversité abondante. Elle intègre des pratiques agroécologiques telles que l'agriculture de conservation, l'agriculture biologique, l'agroforesterie, la permaculture et la gestion holistique du bétail.
L'utilisation d'intrants de synthèse doit être diminuée et remplacée progressivement par des engrais organiques et des biopesticides. À long terme, les engrais synthétiques génèrent un déséquilibre des nutriments du sol et entraînent une certaine dépendance des cultures. L'utilisation répétée de pesticides tant à réduire les populations d'insectes auxiliaires, bactéries et champignons symbiotiques du sol. Les engrais organiques, tels que le fumier, le compost et les biofertilisants, fournissent de la matière organique de manière naturelle, ce qui stimule la fertilité du sol et le développement des cultures. Cela permet à la vie du sol de prospérer et de restaurer sa structure.
Le labour et le travail profond des terres agricoles perturbent fortement le sol, sa structure et la vie microbienne indispensable à son fonctionnement. Ils entraînent des problèmes tels que compaction, érosion et perte de rétention d'eau. Le travail minimal (simplifié) du sol et les pratiques de semis direct permettent d'éviter le retournement des horizons du sol et sa perturbation ; permettant ainsi à la vie du sol de prospérer.
Dans la nature, les sols sont couverts en permanence par des plantes vivantes. C'est la fonction intrinsèque d'un sol sain dont le développement et les performances sont rendus possibles par la symbiose naturelle entre le sol, les micro-organismes et les plantes. Les pratiques agricoles qui laissent les sols nus pendant plusieurs mois vont à l'encontre de ces principes naturels.
Les couverts végétaux (semées en inter-cultures) contribuent à maintenir et à améliorer la structure du sol grâce à leur système racinaire. En outre, les couverts recyclent les nutriments et accumulent de la matière organique qui sera progressivement libérée pour les cultures suivantes.
La diversité et la complexité sont les fondements des agro-écosystèmes résilients. À l'inverse, les systèmes agricoles fondés sur la monoculture deviennent rapidement fragiles et perdent en efficacité et en rentabilité au fil du temps. En diversifiant la rotation des cultures, la résistance des plantes aux parasites et aux maladies augmente, la structure du sol s'améliore, ce qui a pour effet d'améliorer notamment la capacité de rétention en eau du sol.
Il est important de s'intéresser à la diversité dans l'espace : cultures associées ou plantes compagnes avec une profondeur d'enracinement et une biomasse aérienne diversifiée ; et de la diversité dans le temps : succession de cultures commerciales, de couverts et de prairies temporaires.
La sur-simplification des systèmes agricoles a conduit à la dissociation des cultures et de l'élevage ; entraînant ainsi une perte des interactions précieuses entre matière organique, minéraux et vie microbienne du sol. Les animaux font partie intégrante d'un écosystème sain et équilibré et la (ré)introduction des ruminants, ainsi que de pâturages semi-pérennes, est considérée comme l'une des pratiques fondamentales de l'agriculture régénératrice.
Dans le même sens, les arbres jouent également un rôle essentiel dans les écosystèmes agricoles. Outre leur fonction de production (fruits, bois d'oeuvre, etc.), les arbres, grâce à leur système racinaire profond, assurent un recyclage des nutriments et du stockage de carbone ; tout en protégeant les cultures et les animaux des éléments. L'agroforesterie est donc un moyen particulièrement utile d'accroître la stabilité et la résilience d'une exploitation agricole.